Le sens profond de la Sainte-Cène : Un regard biblique.

1. Origines et Significations Bibliques de la Sainte-Cène

1.1. L'Institution de la Sainte-Cène dans les Évangiles

La Sainte-Cène, également connue sous le nom de Repas du Seigneur, est une institution fondamentale de la foi chrétienne qui trouve ses racines dans les Évangiles. C'est Jésus lui-même qui a établi ce rite sacré lors de la dernière Pâque qu'il a partagée avec ses disciples. Dans l'Évangile de Matthieu, Jésus a pris le pain, l'a béni, l'a rompu et l'a donné à ses disciples en disant : "Prenez, mangez ; ceci est mon corps." Il a fait de même avec la coupe de vin, en disant : "Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés." Cet acte n’était pas simplement symbolique, mais une promesse pour le salut et le rappel perpétuel du sacrifice de Jésus pour l'humanité.

"Et ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et après avoir béni, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant : Prenez, mangez ; ceci est mon corps. Puis, ayant pris une coupe et rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés." (Matthieu 26:26-28)

1.2. La Sainte-Cène dans le contexte de la Pâque juive

La Sainte-Cène s'inscrit dans le contexte largement symbolique et historique de la Pâque juive. La Pâque est une célébration commémorant la libération d'Israël de l'esclavage en Égypte, un événement relaté dans le Livre de l'Exode. Lors de ce repas, l'agneau pascal était sacrifié et consommé avec du pain sans levain et des herbes amères. Jésus, en établissant la Sainte-Cène pendant le repas pascal, s'est identifié comme le véritable Agneau de Dieu, celui qui ôte le péché du monde. Le pain et le vin étaient donc des éléments centraux de cette nouvelle alliance, illustrant le passage de l'esclavage du péché à la liberté par le sacrifice de Jésus-Christ.

"Voici la fête des pains sans levain, appelée la Pâque, approchait. Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils feraient mourir Jésus ; car ils craignaient le peuple." (Luc 22:1-2)

1.3. Symbolisme du pain et du vin selon les Écritures

Le pain et le vin, utilisés lors de la Sainte-Cène, portent chacun un profond symbolisme biblique qui transcende leur simple substance alimentaire. Le pain représente le corps de Christ, qui a été rompu pour nous, soulignant ainsi le sacrifice de Jésus et notre communion avec lui. De même, le vin représente le sang de la nouvelle alliance. Ce sang versé est la base du pardon des péchés et marque l'entrée dans cette intimité renouvelée avec Dieu par la grâce. Ainsi, chaque fois que les croyants participent à la Sainte-Cène, ils annoncent la mort de Jésus et proclament sa résurrection, rappelant le salut offert à travers son sacrifice.

"Puis, ayant pris une coupe et rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs." (Marc 14:23-24)

2. Enseignements de l'Apôtre Paul sur la Sainte-Cène

2.1. 1 Corinthiens 11 et l'attitude à adopter

L'apôtre Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, aborde la question de la Sainte-Cène pour corriger certaines pratiques abusives observées dans l'église de Corinthe. Il souligne l'importance d'une attitude digne lors de la participation à la Cène. Il ne s'agit pas de venir pour satisfaire une faim matérielle, mais d'être conscient du symbolisme spirituel impliqué. Paul insiste sur le fait que la Cène doit se faire dans la révérence et le respect envers le Seigneur, reconnaissant que c'est un acte sacré commémorant le sacrifice du Christ. Cette attitude appropriée est primordiale pour honorer le sacrifice de Jésus et maintenir l'intégrité spirituelle de cette pratique.

Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. (1 Corinthiens 11:29, LSG)

2.2. Discernement du Corps de Christ

Paul mentionne que participer à la Sainte-Cène sans discerner le Corps de Christ peut apporter un jugement sur soi-même. Ce discernement implique une reconnaissance profonde et spirituelle de la signification de l'œuvre accomplie par Jésus sur la croix. Il s'agit de réaliser que le pain et le vin symbolisent son corps brisé et son sang versé, et d'approcher cette réalité avec humilité et gratitude. Dans ce cadre, le discernement devient une occasion de réflexion personnelle sur l'œuvre de Christ et sur notre relation avec Lui, un moment pour aligner notre cœur avec la grâce qu'Il a prodiguée.

Ainsi donc, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Pour les autres choses, je les réglerai quand je serai arrivé. (1 Corinthiens 11:33-34, LSG)

2.3. L'appel à l'unité et à l'amour fraternel

L'apôtre Paul utilise l'occasion de ses instructions sur la Sainte-Cène pour exhorter l'église à l'unité et à l'amour fraternel. La Cène est un rappel physique de la communion que toute l'assemblée partage avec Christ et entre elle. En partageant le pain et le vin, les croyants expriment leur solidarité et leur unité en Christ. Paul encourage les Corinthiens à surmonter les divisions et les inégalités sociales qui se manifestent d'une manière honteuse pendant la célébration de la Cène. La reconnaissance du sacrifice de Jésus doit entraîner une transformation des relations au sein de l'église, promouvant l'amour mutuel et l'harmonie.

Or, en donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c`est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. (1 Corinthiens 11:17, LSG)

3. La Sainte-Cène : Entre Tradition, Grâce et Communion

3.1. La Sainte-Cène comme acte de souvenir et de proclamation

La Sainte-Cène est un acte fondamental dans la vie chrétienne, car elle est à la fois un souvenir et une proclamation. Lors de la dernière Cène, Jésus a institué ce repas comme un mémorial qui célèbre son sacrifice ultime. En participant à la Sainte-Cène, nous nous souvenons de la mort du Seigneur et célébrons la nouvelle alliance par laquelle nous sommes sauvés. Cet acte nous projette dans une dynamique de témoignage, car à chaque fois que nous mangeons de ce pain et que nous buvons de cette coupe, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'Il revienne. La Sainte-Cène devient ainsi un témoignage vivant de la foi chrétienne et de l'espérance en la résurrection.

Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. (1 Corinthiens 11:26)

3.2. Recevoir la grâce de Dieu à travers la communion

La Sainte-Cène est également l'occasion de recevoir la grâce de Dieu. Elle symbolise l'unité avec Christ et avec les membres de son corps, l'Église. En partageant le pain et le vin, nous reconnaissons l'œuvre rédemptrice de Jésus et Sa présence vivante parmi nous. C'est un moment où la grâce est abondamment offerte et où chaque croyant se souvient qu'il n'est pas ses actions propres qui le sauvent mais la grâce imméritée que Dieu accorde par Jésus-Christ. La communion nous rappelle que, bien que nous soyons encore imparfaits, nous participons à la sainteté offerte par le sacrifice de Jésus et que nous faisons partie intégrante de sa famille, réconciliés par sa grâce.

La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ ? (1 Corinthiens 10:16)

3.3. Préserver la pureté de la pratique biblique face aux dérives

Dans notre engagement à vivre la Sainte-Cène selon les Écritures, il est crucial de respecter sa signification originelle et de se garder des dérives qui peuvent altérer cette pratique sacrée. L'apôtre Paul adresse une mise en garde aux croyants de Corinthe contre l'attitude irrévérencieuse consistant à venir à la table du Seigneur uniquement pour satisfaire des appétits physiques, en ignorant la dimension spirituelle du repas. Ainsi, préserver la pureté de la Sainte-Cène implique de discerner le corps de Christ – c'est-à-dire, comprendre la profondeur du sacrifice de Jésus, honorer ce sacrifice et aborder la table avec humilité. Nous devons veiller à ne pas transformer ce moment de souvenir en une simple tradition culturelle ou un rituel vide de réalité spirituelle.

C'est pourquoi celui qui mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe. (1 Corinthiens 11:27-28)

Conclusion

La Sainte-Cène, profondément ancrée dans les Écritures, transcende le simple rituel pour devenir un acte puissant de foi et de communion avec le Christ. À travers les Évangiles, nous découvrons l'institution divine de cette célébration, étroitement liée à la Pâque juive, où le pain et le vin prennent une signification nouvelle et prophétique, symbolisant le corps et le sang de Jésus offerts pour notre salut. L'apôtre Paul, dans 1 Corinthiens 11, exhorte les croyants à s'approcher de la table du Seigneur avec une attitude de respect et de discernement, soulignant l'importance de reconnaître la présence du Christ et de maintenir l'unité du Corps. En tant qu'acte de souvenir, la Sainte-Cène proclame la mort et la résurrection de notre Sauveur, renouvelant notre foi en sa promesse de retour. Elle est une source de grâce et un rappel vibrant de notre liberté en Christ, nous invitant à vivre dans l'amour et l'harmonie fraternelle. Alors que les pressions culturelles et doctrinales cherchent à altérer cette pratique sacrée, il est essentiel pour la communauté chrétienne de préserver sa pureté biblique, veillant à ce que chaque participation soit un hommage authentique à l'amour sacrificiel de Jésus. Que notre pratique de la Sainte-Cène demeure une célébration de la grâce rédemptrice de Dieu, unissant les croyants dans un acte intemporel de foi et d'adoration.