La dernière Pâque de Jésus et l'Institution de la Sainte-Cène

L'institution de la Sainte-Cène par Jésus trouve ses racines dans la célébration de la Pâque juive. Lors de la dernière Pâque qu'Il a partagée avec Ses disciples, Jésus a donné un nouveau sens à deux éléments symboliques du repas : le pain et le vin. Ce repas, raconté dans les Évangiles et rappelé par l'apôtre Paul dans la première lettre aux Corinthiens, devient un mémorial de Son sacrifice à venir, et en même temps, une promesse de l'alliance nouvelle scellée dans Son sang. Jésus, étant notre Pâque immolée, a ainsi redéfini cette commémoration annuelle en un souvenir perpétuel et une proclamation de Sa mort jusqu'à ce qu'Il vienne.

"Car c'est une Pâque en l'honneur de l'Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d'Israël en Égypte, lorsqu'il frappa l'Égypte et qu'il sauva nos maisons." (Exode 12:27, version Strong)

"Puis, ayant pris un pain et rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi." (Luc 22:19, version Strong)

Le Repas du Seigneur : un Commandement de Jésus

La Sainte-Cène est plus qu'un simple repas : c'est un commandement direct de Jésus pour Ses disciples, destiné à être observé en mémoire de Lui. Paul réitère ce commandement en 1 Corinthiens 11, insistant sur l'importance de cette pratique dans l'Église. Ce repas est une action symbolique qui transcende le temps et rappelle constamment aux croyants la mort expiatoire de Christ. C'est un acte d'obéissance et d'allégeance à Jésus, qui met en évidence l'unité du Corps de Christ et notre participation à la vie qu'Il nous donne par Sa mort et Sa résurrection.

"Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne." (1 Corinthiens 11:26, version Strong)

Le Contexte Historique et Culturel de Corinthe

Le contexte historique et culturel de la ville de Corinthe joue un rôle crucial dans la compréhension de la façon dont la Sainte-Cène était perçue et pratiquée. Corinthe était une ville portuaire prospère, marquée par une diversité culturelle et une pluralité de cultes et de pratiques. Cette atmosphère cosmopolite et les abus qui l'accompagnaient se répercutaient dans l'Église, notamment dans leur approche de la Sainte-Cène. Paul aborde directement les excès et les divisions qui avaient lieu lors des réunions de l'Église, où certains participants venaient pour se nourrir ou s'enivrer, négligeant ainsi la signification sacrée de l'acte. Il soulignait par là l'importance de discerner correctement le Corps de Christ pour célébrer la Sainte-Cène avec dignité et révérence.

"Lorsque donc vous vous assemblez, ce n'est pas pour manger le repas du Seigneur." (1 Corinthiens 11:20, version Strong)

"Car quelqu'un a faim, tandis que l'autre est ivre." (1 Corinthiens 11:21, version Strong)

Une Célébration du Sacrifice de Christ

La Sainte-Cène trouve son fondement dans le sacrifice ultime de Jésus-Christ à la croix. Lorsqu'il a institué ce repas, il a pris le pain pour symboliser son corps brisé et la coupe pour représenter son sang versé. À travers la Sainte-Cène, les croyants sont invités à réfléchir à la signification profonde de ce sacrifice, à se remémorer la souffrance et la mort de Jésus pour l'humanité. C'est un moment de gratitude et de reconnaissance pour le don de sa vie, lequel a ouvert la voie au salut. En partageant le pain et le vin, nous nous unissons dans la célébration de ce sacrifice qui a été offert une fois pour toutes pour la rémission des péchés.

"Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez." (1 Corinthiens 11:24-25)

Un Acte de Mémorial et de Proclamation

La Sainte-Cène est à la fois un acte de mémorial, un rappel tangible de la mort de Christ, et une proclamation de sa résurrection et de son retour imminent. Chaque fois qu'elle est célébrée, elle annonce la signification continue de l'œuvre rédemptrice du Christ jusqu'à son retour. La Sainte-Cène est un témoignage collectif et public de foi en la puissance de sa mort et de sa résurrection et elle incite les croyants à vivre quotidiennement dans la lumière de cette vérité extraordinaire, en anticipant joyeusement le retour du Seigneur.

"Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne." (1 Corinthiens 11:26)

La Reconnaissance de l'Alliance Nouvelle par Son Sang

À travers la Sainte-Cène, les chrétiens reconnaissent et renouvellent leur engagement envers la Nouvelle Alliance instaurée par Jésus-Christ. Cette alliance, scellée par son sang, dépasse l'ancienne alliance faite avec Israël et démontre la grâce imméritée offerte à tous ceux qui croient. En participant à la Sainte-Cène, nous affirmons notre appartenance à cette nouvelle relation avec Dieu, fondée non plus sur les œuvres ou les rites de la loi mosaïque, mais sur la foi en Christ, qui a aboli ces ordonnances pour nous offrir une liberté spirituelle embrasée par l'amour et la grâce divine.

"Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez." (1 Corinthiens 11:25)

Discernement du Corps de Christ et Unité de l'Église

Dans 1 Corinthiens 11, l'apôtre Paul insiste sur l'importance de discerner le Corps de Christ lors de la Sainte-Cène. Ce discernement ne se limite pas à la reconnaissance du sacrifice de Jésus, mais il inclut également la prise de conscience de notre appartenance à un même corps de croyants. En participant à la Sainte-Cène sans discernement, les croyants de Corinthe risquaient de provoquer des divisions et de manquer à l'amour fraternel qui doit être au cœur de l'église. L'unité de l'Église est essentielle, car elle témoigne de l'œuvre unificatrice de Christ. Ainsi, chaque participant est invité à reconnaître chaque membre comme faisant partie intégrante du Corps et à vivre en harmonie.

Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. (1 Corinthiens 11:29)

Examen Personnel et Réflexion Spirituelle

Paul exhorte chacun à s'examiner soi-même avant de participer à la Sainte-Cène. Cet examen personnel n’est pas une invitation à se juger sévèrement ou à rechercher la perfection dans ses œuvres, mais plutôt une occasion de réflexion spirituelle sur notre relation avec Christ. Il s'agit d'un moment pour reconnaître notre besoin constant de sa grâce et de sa miséricorde. Cette introspection favorise un cœur humble et reconnaissant, aligné sur l'amour de Dieu et sa volonté pour nos vies. En nous examinant, nous évitons de prendre la Sainte-Cène d'une manière indigne, c'est-à-dire sans reconnaître pleinement la signification de ce rite sacré.

Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'il mange ainsi du pain et boive de la coupe. (1 Corinthiens 11:28)

Allégeance à Christ et Engagement Communautaire

La Sainte-Cène est avant tout un acte d'allégeance à Christ et un engagement renouvelé envers notre communauté de foi. En participant à ce sacrement, nous affirmons notre fidélité au Seigneur et notre désir de vivre selon ses enseignements. Cela implique également un engagement envers les autres membres de l'Église, en cherchant à vivre ensemble selon les commandements de Jésus, ceux de l'amour et du service les uns envers les autres. Ainsi, la Sainte-Cène devient non seulement une commémoration du sacrifice de Christ, mais aussi une déclaration d'engagement à sa mission et à l'édification de son corps, l'Église, sur terre.

Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. (1 Corinthiens 11:26)