Institution de la Sainte-Cène par Jésus (Matthieu 26:26-29)

L'institution de la Sainte-Cène par Jésus est un moment crucial de l'Évangile, se déroulant lors de la dernière Pâque que Jésus partagea avec ses disciples avant sa crucifixion. Cet événement est relaté dans Matthieu 26:26-29. La Pâque, qui commémore la libération du peuple d'Israël de l'esclavage en Égypte, prend ici une nouvelle dimension. Jésus, en prenant le pain et le vin, institue un nouveau signe, le symbole de la nouvelle et éternelle alliance. Le pain représente son corps, donné pour nous, et le vin symbolise son sang, versé pour la rémission des péchés. De par cette institution, Jésus établit un souvenir permanent de son sacrifice salvateur et invite tous ses disciples à ne jamais oublier l'immensité de son amour et de son don pour l'humanité.

"Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés. Je vous le dis : je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père." (Matthieu 26:26-29)

Symbolisme du pain et du vin dans la Nouvelle Alliance

Le pain et le vin tiennent une place centrale dans la célébration de la Sainte-Cène, symbolisant respectivement le corps et le sang de Jésus. Dans le contexte de la Nouvelle Alliance, le pain, dans sa simplicité et son caractère essentiel, représente la vie que Jésus nous donne à travers son sacrifice. Le vin, symbole du sang de l'alliance, nous rappelle que c'est par le sang versé de Jésus que nous entreprenons un nouveau pacte de grâce avec Dieu. Cette alliance surpassant l'ancienne doctrine mosaïque, fondée sur la loi, nous amène vers une relation de réconciliation et de communion continue avec Dieu, grâce au sacrifice parfait et ultime de Christ. Par la célébration du pain et du vin, les fidèles se rappellent de cette alliance d'amour, qui trouve son accomplissement parfait dans le Christ ressuscité.

La Cène comme rappel du sacrifice et de l'amour de Christ

La Sainte-Cène est bien plus qu'une simple commémoration ; c'est un acte vivant, rappelant aux croyants le sacrifice inouï de Jésus et l'amour qu'il a manifesté pour l'humanité. En prenant part à ce moment solennel, les fidèles proclament la mort de Christ jusqu'à ce qu'il vienne, comme nous le rappele l'apôtre Paul dans 1 Corinthiens 11. Cet acte d'obéissance et de souvenir fortifie la foi et unit le corps de Christ dans une communion profonde. La Cène nous pousse à nous souvenir non seulement du passé, mais aussi à anticiper avec espoir le retour de notre Seigneur ressuscité. C'est une proclamation de l'Évangile dans son essence la plus pure, témoignant que par la mort et la résurrection de Jésus, la vie éternelle est offerte à tous ceux qui croient.

"Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne." (1 Corinthiens 11:26)

La célébration de la Cène selon les Actes des Apôtres

Dans l'Église primitive, la célébration de la Sainte-Cène, également appelée fraction du pain, était une pratique courante qui symbolisait la communion entre les croyants et leur unité en Christ. Dans le livre des Actes, il est rapporté que les premiers chrétiens se rassemblaient régulièrement pour rompre le pain, évoquant un attachement constant au souvenir du sacrifice de Jésus. Cet acte était une expression de leur foi en la mort et la résurrection du Seigneur, comme en témoigne la manière dont les croyants persévéraient dans l'enseignement des apôtres, la communion fraternelle, le partage du pain et les prières.

Et ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. (Actes 2:42)

Les enseignements de Paul sur la Cène (1 Corinthiens 11:23-26)

L'apôtre Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, rappelle l'importance et le sens profond de la Sainte-Cène. Il transmet fidèlement ce qu'il a reçu du Seigneur : la nuit où Jésus fut livré, il prit du pain, rendant grâces, le rompit et dit que c'était son corps donné pour eux ; il fit de même avec la coupe, symbolisant la nouvelle alliance en son sang. Paul insiste sur le fait que chaque fois que les croyants mangent ce pain et boivent cette coupe, ils annoncent la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. Cet enseignement souligne non seulement la commémoration du sacrifice de Christ, mais aussi la proclamation de son retour promis, un acte de foi et de témoignage pour l'Église et pour le monde.

Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. (1 Corinthiens 11:23-26)

Les avertissements de Paul et la conscience envers le Corps de Christ

L'apôtre Paul adresse également des avertissements sérieux concernant la manière de participer à la Sainte-Cène. Dans 1 Corinthiens 11, il réprimande ceux qui prenaient la Cène de manière indigne, c'est-à-dire sans examiner leur propre cœur et sans discerner le Corps de Christ. Paul n'impose pas une exigence de perfection ou d'absence de péché, mais plutôt un appel à la conscience et au respect de la signification sacrée de cet acte. Prendre part à la Cène sans cette reconnaissance entraîne des conséquences spirituelles graves. L'apôtre invite donc chaque croyant à s'examiner avant de participer, pour que la Sainte-Cène demeure un acte de foi qui honore le Seigneur et manifeste l'unité du Corps de Christ dans l'amour et la grâce.

C'est pourquoi quiconque mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. (1 Corinthiens 11:27-29)

La Cène comme témoignage de la résurrection et de l'espérance future

La Sainte-Cène est un puissant témoignage de la résurrection de Jésus-Christ. Chaque fois que nous participons à ce repas sacré, nous proclamons notre foi en la victoire de Jésus sur la mort. Cet acte de foi va au-delà de la simple commémoration ; il est une déclaration vivante de notre espérance future. En participant à la Cène, nous affirmons notre conviction que, de même que Jésus est ressuscité, nous aussi, nous ressusciterons pour partager la vie éternelle avec Lui. C'est une anticipation joyeuse de la gloire à venir, une espérance qui soutient et nourrit notre foi au quotidien.

"Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne." (1 Corinthiens 11:26)

Réflexion personnelle et discernement avant de prendre la Cène

La participation à la Sainte-Cène implique une introspection personnelle et un discernement spirituel. Avant de prendre le pain et le vin, il est essentiel de réfléchir à notre relation avec Christ et de reconnaître notre besoin constant de sa grâce. Paul exhorte les croyants à s'examiner eux-mêmes pour ne pas prendre part à la Cène de manière indigne. Cela ne signifie pas que nous devons être sans péché pour participer, car nous nous approchons justement de la table du Seigneur en étant conscients de notre imperfection et de son parfait sacrifice pour nous sauver. C'est une occasion d'avouer nos péchés, de nous repentir et de renouveler notre engagement envers celui qui est notre Sauveur.

"Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe." (1 Corinthiens 11:28)

La Cène comme un acte d'unité et de communion dans l'Église

La Sainte-Cène est également un acte collectif d'unité et de communion parmi les membres de l'Église. Chaque fois que nous partageons ce repas, nous démontrons notre unité en Christ, transcendant les barrières sociales, culturelles et ethniques. En tant que corps du Christ, nous sommes appelés à manifester cet amour et cette unité, reconnaissant que nous faisons tous partie du même corps. La Cène nous rappelle que notre unité spirituelle est centrée sur le sacrifice de Jésus et qu'ensemble, nous sommes appelés à être ses témoins vivants dans le monde.

"La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain." (1 Corinthiens 10:16-17)