Les origines du sacerdoce dans la Bible

1. Le Sacerdoce dans l'Ancien Testament

1.1 L'établissement du sacerdoce lévitique (Exode 28-29)

L'Ancien Testament trace les origines du sacerdoce au moment où Dieu choisit Moïse pour guider les enfants d'Israël hors d'Égypte. C'est lors de la délivrance du Sinaï que Dieu établit les fils de Lévi comme sacrificateurs, restituant ainsi un système formel de culte. Le chapitre 28 de l'Exode ordonne à Aaron et à ses fils de servir comme prêtres, établissant des règles précises concernant leurs vêtements sacerdotaux, qui symbolisent leur rôle de médiateurs entre Dieu et Israël.

« Tu feras approcher aussi de toi Aaron, ton frère, et ses fils avec lui, du milieu des enfants d’Israël, pour exercer pour moi le sacerdoce : Aaron, Nadab, Abihu, Éléazar et Ithamar, les fils d’Aaron » (Exode 28:1).

Le chapitre 29 décrit les cérémonies de consécration pour Aaron et ses fils. Ce processus comprenait des sacrifices et des rites spécifiques pour purifier les prêtres et les sanctifier pour leur service. C'était une cérémonie solennelle visant à séparer ces hommes pour leur ministère particulier et à illustrer l'idée que le sacerdoce était une activité sacrée distincte du reste du peuple d'Israël.

« Tu prendra aussi l’huile d’onction, tu en verseras sur sa tête et tu l’oindras » (Exode 29:7).

1.2 Les fonctions du prêtre selon la loi mosaïque (Lévitique 8-10)

Selon la loi mosaïque, les prêtres avaient des fonctions diversifiées, essentielles au culte et à la purification d'Israël. Les chapitres 8 à 10 du Lévitique fournissent des détails sur ces responsabilités. Ils offraient des sacrifices pour les péchés, rendaient des jugements sur les questions de pureté rituelle et enseignaient la loi au peuple. Leur rôle principal était d'intervenir auprès de Dieu en faveur des Israélites et de préserver la sainteté du tabernacle et plus tard du temple.

« Vous observerez mes ordonnances, et vous les pratiquerez. Je suis l'Éternel qui vous sanctifie » (Lévitique 20:8).

Cependant, ce ministère demandait une stricte observance des commandements de Dieu. Le chapitre 10 du Lévitique parle des fils d'Aaron, Nadab et Abihu, qui furent consumés par le feu divin pour avoir offert un "feu étranger" non commandé par Dieu. Cela souligne la responsabilité sérieuse et le soin requis dans l'accomplissement des fonctions sacerdotales.

« Nadab et Abihu, fils d'Aaron, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et y posèrent du parfum ; ils apportèrent devant l'Éternel du feu étranger, ce qu'il ne leur avait point ordonné. Alors un feu sortit de devant l'Éternel, et les dévora : ils moururent devant l'Éternel » (Lévitique 10:1-2).

1.3 Les limites et les insuffisances du sacerdoce lévitique (Hébreux 7)

Malgré l'importance du sacerdoce lévitique, le Nouveau Testament, en particulier dans le livre des Hébreux, souligne ses insuffisances. Hébreux 7 développe cette idée en montrant que la nature humaine et pécheresse des prêtres lévitiques les rendait imparfaits pour une médiation parfaite et éternelle entre Dieu et l'humanité. De plus, leurs sacrifices devaient être répétés, illustrant ainsi leur imperfection et leur incapacité à expier définitivement les péchés.

« Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce lévitique - car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple - qu'était-il encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron ? » (Hébreux 7:11).

Le sacerdoce lévitique est donc transitoire et annonce la venue d'un sacerdoce parfait et éternel en Jésus-Christ, qui est souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek. Ce sacerdoce nouveau est sans interruption et capable d'apporter une réconciliation complète et durable avec Dieu. Jésus, par son sacrifice unique et parfait, a ouvert un chemin nouveau et vivant pour que chaque croyant puisse s'approcher de Dieu.

« Car la loi établit pour grands prêtres des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui est postérieure à la loi, établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité » (Hébreux 7:28).

 

2. Jésus-Christ, le Souverain Sacrificateur

2.1 Le sacerdoce selon l'ordre de Melchisédek (Psaume 110 ; Hébreux 7)

Le sacerdoce de Jésus-Christ est selon l'ordre de Melchisédek, une figure mystérieuse et unique dans l'Ancien Testament. Melchisédek, roi de Salem et prêtre du Dieu Très-Haut, est mentionné dans le Psaume 110 et en détail dans Hébreux 7. Contrairement au sacerdoce lévitique, le sacerdoce de Melchisédek est éternel et sans généalogie terrestre, préfigurant ainsi le sacerdoce de Christ, qui, lui aussi, est éternel et divin par nature.

« Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek. » (Psaume 110:4)

« Ce Melchisédek, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut, qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit, et à qui Abraham donna la dîme de tout ; qui est d'abord, selon l'interprétation de son nom, roi de justice, ensuite aussi roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix ; qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours, ni fin de vie, mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, ce Melchisédek demeure prêtre à perpétuité. » (Hébreux 7:1-3)

2.2 Les caractéristiques du sacerdoce de Christ (Hébreux 4:14-16 ; 9:11-12)

Le sacerdoce de Christ possède des caractéristiques uniques. En tant que Souverain Sacrificateur, Jésus est à la fois pleinement homme et pleinement Dieu, capable de compatir à nos faiblesses, car Il a été tenté en toutes choses, sans commettre de péché. De plus, Son sacrifice est parfait et éternel, dépassant les sacrifices annuels des prêtres lévitiques. Christ est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire céleste, offrant Son propre sang pour l'expiation de nos péchés.

« Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. En effet, nous n'avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté en toutes choses, comme nous, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. » (Hébreux 4:14-16)

« Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas construit par des mains humaines, c'est-à-dire qui n'est pas de cette création. Il est entré une fois pour toutes dans le Lieu Très-Saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang ; ainsi il a obtenu une rédemption éternelle. » (Hébreux 9:11-12)

2.3 La supériorité du sacerdoce de Christ (Hébreux 8:1-6)

La supériorité du sacerdoce de Christ s'affirme à travers plusieurs aspects. Tout d'abord, Jésus est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux, ce qui montre l'accomplissement et la finalité de Son œuvre. De plus, Il est le médiateur d'une alliance meilleure, fondée sur de meilleures promesses. Contrairement aux prêtres de l'ancienne alliance qui servaient dans une copie terrestre du véritable sanctuaire céleste, Christ sert dans le sanctuaire réel, fait par Dieu lui-même. Son ministère est donc infiniment supérieur au sacerdoce lévitique.

« Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la Majesté divine dans les cieux, comme le ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, que le Seigneur a dressé, et non un homme. Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices ; d'où la nécessité pour celui-ci aussi d'avoir quelque chose à présenter. Or, s'il était sur terre, il ne serait même pas prêtre, puisque là existent des prêtres qui présentent les offrandes conformément à la loi. Ceux-ci célèbrent un culte qui est une copie et une ombre des réalités célestes, comme Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait construire le tabernacle : "Regarde, lui dit-il, et fais tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne." Mais maintenant, il a obtenu un ministère d'autant plus supérieur qu'il est le médiateur d'une alliance meilleure, qui a été établie sur de meilleures promesses. » (Hébreux 8:1-6)

3. Le Sacerdoce Universel des Croyants

3.1 La nature du sacerdoce royal (1 Pierre 2:9-10)

Le concept du sacerdoce royal des croyants est central à la théologie chrétienne, et il trouve son expression claire dans 1 Pierre 2:9-10. Le sacerdoce royal signifie que chaque croyant en Jésus-Christ a été choisi pour être un prêtre spirituel, un médiateur entre Dieu et les hommes. Cela nous distingue en tant que peuple appartenant à Dieu, destiné à proclamer ses vertus.

"Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde." (1 Pierre 2:9-10)

3.2 Les responsabilités et privilèges des croyants-prêtres (Romains 12:1 ; Hébreux 13:15-16)

Le sacerdoce des croyants entraîne non seulement des privilèges mais aussi des responsabilités spirituelles. En tant que croyants-prêtres, nous sommes appelés à offrir des sacrifices spirituels, non pas des sacrifices d'animaux comme dans l'Ancien Testament, mais des "corps" et la "louange" à Dieu. Romains 12:1 nous exhorte à offrir nos corps comme un sacrifice vivant, ce qui signifie vivre de manière sainte et agréable à Dieu. En plus, Hébreux 13:15-16 nous encourage à offrir continuellement à Dieu un sacrifice de louange et à faire le bien, ce qui sont nos sacrifices spirituels en tant que croyants-prêtres.

"Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable." (Romains 12:1)
"Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir." (Hébreux 13:15-16)

3.3 L'impact du sacerdoce des croyants dans l'Église et le monde (Apocalypse 1:6 ; 5:10)

Le sacerdoce des croyants a un impact profond à la fois dans l'Église et dans le monde. Par ce sacerdoce, les croyants sont faits rois et prêtres pour Dieu, ce qui indique une position d'autorité spirituelle et une mission de servir. Cela a des implications concrètes : en tant que prêtres, nous sommes appelés à intercéder pour les autres, annoncer l'Évangile, et exercer une influence sainte dans nos communautés. Apocalypse 1:6 et 5:10 nous rappellent que ce rôle n'est pas seulement pour aujourd'hui mais est une réalité éternelle où nous régnerons avec Christ.

"et qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen !" (Apocalypse 1:6)
"Tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre." (Apocalypse 5:10)

Conclusion

En conclusion, cette étude biblique sur les origines du sacerdoce nous permet de mieux saisir l'évolution et l'accomplissement du plan divin à travers différentes époques. Le sacerdoce lévitique, bien que crucial dans l'Ancien Testament, révélait ses insuffisances intrinsèques en étant limité par les faiblesses humaines et les prescriptions de la loi mosaïque. En Christ, selon l'ordre de Melchisédek, nous découvrons un sacerdoce parfait et éternel, seul capable de nous offrir un accès direct à Dieu et d'accomplir pleinement la rédemption par son sacrifice ultime. Cette transition nous conduit à reconnaître notre responsabilité en tant que croyants-prêtres sous la Nouvelle Alliance. Nous sommes maintenant appelés à vivre notre sacerdoce royal en offrant nos vies en sacrifice vivant, en louant constamment notre Dieu et en ayant un impact significatif dans l'Église et le monde. Ainsi, le sacerdoce universel des croyants nous rappelle que notre vie de foi doit refléter la grâce que nous avons reçue, tout en annonçant fidèlement l'œuvre rédemptrice de notre Souverain Sacrificateur, Jésus-Christ.